Depuis plusieurs années, un fait demeure, le Canadien a de la difficulté à dénicher des joueurs de talents lors du repêchage et a surtout plus de difficulté à bien développer des joueurs québécois au sein de l’équipe. Ce sont ces joueurs qui ont faits gagner les 24 coupes Stanley dans l’histoire de la franchise et ce sont aujourd’hui les joueurs repêchés par l’équipe d’origine qui font gagner les coupes Stanley. Mais pourquoi est-ce qu’à Montréal, ça ne fonctionne plus? Que se passe-t-il donc Montréal.

Pour traiter du sujet des québécois, l’excellent blogueur qu’est Mathias Brunet m’enlève littéralement les mots de la bouche dans son article : L'échange de Cédrick Desjardins: logique, publié le 27 août sur cyberpresse.ca.

Citation :

Certes, Cédrick Desjardins est un autre francophone de l'organisation à plier bagage. Et on peut comprendre les partisans de souhaiter voir plus de francophones auxquels ils peuvent s'identifier davantage.

Sauf qu'il se produit un phénomène plutôt paradoxal à Montréal. On se plaint de l'exode des francophones mais on n'hésite pas à faire la vie dure à ceux qui portent l'uniforme du CH.

Prenez Guillaume Latendresse, à qui on reprochait sa paresse et qui était le centre d'attention dans les émissions de fin de soirée. Ou Mike Ribeiro. Ou Patrice Brisebois, qu'on a hué copieusement pendant des années. Ou José Théodore, qui avait son lot de dénigreurs même après avoir remporté les trophées Hart et Vézina.

Les joueurs de soutien qui offraient un effort maximum - les Steve Bégin, Maxim Lapierre et Francis Bouillon -, pas de problème. Mais les joueurs de premier plan qui avaient le malheur de connaître la moindre léthargie, attention.

D'ailleurs, la plupart de ces joueurs ont quitté Montréal le sourire aux lèvres et produit davantage ailleurs.

Une question maintenant. Se pourrait-il que la direction du Canadien hésite désormais avant d'embaucher des Québécois, par crainte que les attentes ne soient démesurées?

Poser la question, c'est presque y répondre.

Chers partisans du Tricolore, arrêtez de toujours critiquer tous les joueurs, toutes les décisions prises, tous les membres de l’organisation. Essayez d’encourager les joueurs à la place. Ces joueurs, je peux vous assurer qu’ils ont tous pour but de remporter la coupe Stanley avec le Canadien et qu’ils mettent les efforts nécessaires pour réussir. Peut-être que je viens d’inventer quelque chose, que ce n’est pas vrai ce que je viens de dire. Je ne suis pas dans la chambre pour l’affirmer. Mais aucun artisan n’est dans la chambre, personne ne sait ce qui se passe réellement donc arrêtons d’imaginer des choses, de faire dire des choses que les joueurs n’ont pas dit, d’inventer tout simplement car nous ne pouvons le savoir exactement.

Que se passera-t-il maintenant si ça continue ainsi? On est en train de détruire la carrière de Carey Price, qui a pourtant un potentiel de gardien de concession. Voyons, il vient d’avoir 23 ans et a déjà 3 saisons derrière la cravate. Qu’est-ce que ça prend pour que les partisans soient content? Qu’il réussisse 16 blanchissages en séries pour gagner la coupe? Et encore là, il y en aurait pour le critiquer.

Pour résumé, laissons-les jouer, donnons-leur les chances qu’ils ont besoin à nos jeunes et essayons de ne pas les sur-estimer au point de les détester à la moindre baisse de régime. Encourageons notre équipe car notre but et le leur, c’est de remporter la coupe Stanley et ce n’est pas en toujours critiquant que ça va arriver. Il ne faut pas sous-estimer l’impact du 7e joueur. Et si Subban ne connaissait pas une première saison à la hauteur des attentes. Est-ce que vous abandonnerai déjà? L’histoire s’écrira…

Voici le genre de texte qui m’enrage de lire. C’est supposé être un professionnel en plus…

Citation :

Carey Price : 21 ans et joyeusement tata (cyberpresse.ca, le 22 avril 2009)

Canadien perd 4-1, fin de 2e.

Tir de routine sur Price, qui fait l’arrêt.

La foule, sarcastique, applaudit.

Et Price fait un « Patrick Roy » : il répond sarcastiquement en levant les bras au ciel pour saluer la foule…

Bon, je sais, il-n’a-que-21-ans, et c’est supposé tout expliquer : son manque de sérieux hors de la glace, ses mauvaises performances. Peut-être va-t-il s’améliorer, devenir un grand gardien de but, graver son nom sur le trophée Vézina. Peut-être. Mais rien n’excuse d’être tête enflée au point d’envoyer promener les gens qui paient ton salaire. Même l’âge, même le fait d’avoir 21 ans. Si la merveille masquée avait connu une grande saison, une grande série et que la foule le conspuait à cause d’un mauvais match, je dirais pas. Ce serait de la moquerie bien placée.

Mais ce n’est pas le cas. Price a même été acclamé à son retour à Montréal, après avoir échoué à faire à Boston ce qu’un gardien de but doit faire en séries éliminatoires : voler l’adveraire. Même s’il n’a pas fait sa job, il a eu de l’affection des fans. Parce que les fans aiment leur club.

Donc, je résume… Le ti-cul n’a jamais rien gagné, il connu une saison de merde et une série plus qu’ordinaire. Et il envoie promener l’univers. Well done, Carey !

Un athlète peut bien se permettre d’être arrogant et de mépriser les partisans. C’est chien, c’est immoral mais c’est vrai. À une condition, une seule : s’il gagne.

On dira qu’il a 21 ans. Revenez-en. Il n’a pas 14, pas 17 ans : il a 21 ans. Il est majeur. C’est un professionnel, un grand garçon, vacciné et tout et tout. Mais Price a 21 ans et c’est de plus en plus évident : il est aussi tata.

Plus bas, un commentaire que j’ai trouvé très intelligent d’un certain vguerard…

Citation :

Les fans au Centre Bell c’est une plaie. C’est quand je vois des trucs de même que je suis le moins fier d’être Québécois.

On hue l’hymne national américain… Quel foutu manque de classe !
On hue Chara même si on sait que ca le motive, au lieu de le gêner, franchement bravo !

Les fans sont aussi pires que les journalistes. Ils scrappent tout le talent qui passe à Montréal. En haïssant Price, en le huant, en leur offrant zéro support, on va scrapper son talent et on va détruire Price.

Price a pas eu de classe, mais le public du Centre Bell en a encore moins.

Non, je n’approuve pas son geste.

Mais la capitale des gérants d’estrade fait encore plus dure, et c’est ça, ça devrait être la vraie révolte des journalistes.