(Montréal) La
Ligue nationale de hockey (LNH) devrait passer de six à douze équipes
canadiennes, dont deux équipes à Montréal et une équipe à Québec, selon
une étude de l'Université de Toronto dévoilée aujourd'hui et que
La Presse Affaires et le
Toronto Star ont obtenu.
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Suivez Vincent Brousseau-Pouliot sur TwitterSelon l'étude, une deuxième équipe de la LNH à Montréal serait plus
rentable que les Oilers d'Edmonton, qui auraient réalisé des profits de
8,2 millions US en 2009-2010 selon
Forbes. Une deuxième équipe
montréalaise compterait sur plus de sièges sociaux (65 contre 27) et de
ménages à revenu élevé (36 770 ménages contre 34 165) que les Oilers, le
baromètre utilisé par les chercheurs de l'Université de Toronto afin
d'évaluer la rentabilité d'une équipe de la LNH.Québec et Winnipeg seraient moins rentables qu'Edmonton, mais les deux
villes pourraient néanmoins accueillir une équipe de la LNH. «Québec
serait parfaitement capable de générer plus de revenus qu'une équipe
américaine moyenne», dit l'auteur de l'étude, Tony Keller. Québec et
Winnipeg, qui obtiennent la même note, ont environ trois fois moins de
ménages à revenu élevé (plus de 125 000$) qu'Edmonton. Winnipeg mène au
chapitre des sièges sociaux (33 contre 21 à Québec et 27 à Edmonton).Selon les chercheurs de l'Université de Toronto, la LNH devrait compter
douze équipes au Canada: deux équipes à Toronto, une autre équipe dans
le sud de l'Ontario (Hamilton, London ou Kitchener-Waterloo), deux
équipes à Montréal et Vancouver, et une équipe à Edmonton, Calgary,
Ottawa, Winnipeg et Québec.Saskatoon et Halifax ne passent pas le test du Mowat Center for Policy
Innovation, qui est basé sur la population, la croissance de la
population, le revenu moyen des ménages après impôts, le nombre de
ménages à revenu élevé, le nombre de sièges sociaux et la disponibilité
d'un amphithéâtre.«S'il n'y avait qu'une seule équipe de plus au Canada, Québec et
Winnipeg ne seraient pas notre premier choix économique. Ce serait
plutôt dans le sud de l'Ontario», dit l'auteur de l'étude, Tony Keller,
visiting fellow au Mowat Center for Policy Innovation de l'Université de Toronto qui a déjà été membre de la section éditoriale du
Globe and Mail et éditeur du
Financial Post Magazine.Après Toronto, ce sont Hamilton et Montréal qui constituent le meilleur
marché pour accueillir une équipe de la LNH, à condition que la nouvelle
équipe montréalaise partage le Centre Bell avec le Canadien. «Le
Canadien a le plus grand aréna de la LNH et il est toujours rempli à
pleine capacité, dit Tony Keller. C'est une solution inattendue, mais on
oublie que plusieurs équipes partagent des amphithéâtres dans la NFL
(Giants et Jets de New York) et la NBA (Lakers et Clippers de Los
Angeles). Dans les années 90 à Toronto, les Raptors voulaient construire
un deuxième aréna, mais ils se sont finalement entendus avec les Maple
Leafs.»Tony Keller admet que le scénario d'une deuxième équipe de la LNH à
Montréal est «douteux» si les équipes de la LNH ont un droit de veto sur
un territoire de 80 kilomètres. «Mais un droit de veto pourrait
contrevenir à la Loi canadienne sur la concurrence», dit-il.Et les chances de revoir la LNH à Québec? «Ça va être difficile, dit
Tony Keller. Selon la LNH, il n'y a aucune équipe disponible pour
déménager. Mais Québec pourrait générer davantage de revenus qu'une
équipe américaine. Durant la faillite des Coyotes, on a appris en cour
que 23 des 70 millions de revenus annuels provenaient essentiellement du
Canada. Ça me choque!»Le Mowat Center for Policy Innovation de l'Université de Toronto se
penche rarement sur des questions liées à l'économie du sport. Mais
l'institut de recherche estime que les amateurs de hockey au Canada
subventionnent des équipes américaines en difficulté par l'entremise du
système de partage des revenus. Au départ, le partage des revenus avait
été instauré par la LNH afin d'aider les équipes canadiennes aux prises
avec la faiblesse du huard.Les six équipes canadiennes représentent le cinquième des équipes de la
LNH mais génèrent le tiers des revenus du circuit Bettman. Selon les
calculs du Mowat Center, une équipe canadienne génère en moyenne des
revenus aux guichets de 63 millions US, comparativement à 35 millions US
pour une équipe américaine. Il s'agit d'une différence de 44%, ou 28
millions US par équipe, même si trois des quatre plus petits marchés de
la LNH sont situés au Canada (Edmonton, Calgary et Ottawa). Selon le
rapport Levitt commandé par la LNH en 2003, la LNH génère 52% de ses
revenus aux guichets.En se basant sur les cotes d'écoute à la télé, les Québécois ont un
intérêt au prorata de la population 90 fois plus marqué que les
Américains pour les matchs de la LNH. Au Canada anglais, l'intérêt au
prorata de la population est 40 fois plus marqué qu'aux États-Unis. Des
chiffres convaincants sur papier, mais pas nécessairement annonciateurs
du déménagement d'une équipe américaine au Canada à temps pour la
prochaine saison en octobre. «Je ne peux pas lire dans les pensées des
30 propriétaires, mais la LNH a toujours traité le Canada comme sa
dernière option, dit Tony Keller. La ligue va tout essayer pour éviter
d'aller à Winnipeg ou à Québec.»
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