Notion de fiertéLa fierté de prétendre ou se prétendre, question de fierté, mystère!À la suite de tout évènement, il y a un discours et il est souvent très drôle. En réaction au conflit opposant les étudiants mais pas tout', même s'ils y sont tous impliqués, et le gouvernement, mais lui tout', sauf qu'une seul personne est impliquée, genre, j'entends souvent les gens parler de fierté. Ça vient surtout des pro-hausses, genre "J'aimerais souhaiter aux étudiants: Bienvenue dans la vie actuelle...une vie où on travaille fort et on paye bcp d'impôts pour la SOCIÉTÉ!" (oui, c't'un tweet, un vrai!! Check ça), où l'on sent vraiment le nouveau peupa, job en main, qui travaille de dure labeur pour faire vivre sa famille, chose qu'évidemment, aucun étudiant ne peut comprendre. La fierté ressentit atteint alors un zénith incommensurable, c'est pas croyable. Je vous propose donc une petite notion de fierté, un peu comme ma petite notion de respect d'il y a quelques mois. C'est toujours drôle de voir les gens utiliser un mot qu'ils croient connaître. C'est encore plus drôle lorsqu'ils croient ressentir une émotion qui n'est pas celle qu'ils ressentent réellement, ou en tout cas, ils donnent le bon mot au bon feeling, mais ils se plantent solide dans le concept. Chaque mot possède une histoire et ne veut pas nécessairement dire la même chose à toutes les époques et les lieux. Les mots conservent toutefois un héritage inestimable et c'est en observant son passé qu'on peut mieux comprendre l'avenir. Les mots ne changent pas, ce sont les humains qui les changent. Au bout du compte, il s'agit du même concept.
Le mot fierté a toujours signifié une certaine arrogance, celle de se croire supérieure à tous. C'est une forme de narcissisme primitif, une valorisation de soi, conséquence d'une action. Le mot a d'abord eu une connotation très violente, plutôt virile, en fait. Être fier, ce n'était pas un compliment, c'était une insulte, c'est comme si tu voulais qu'on te regarde et qu'on t'admires. C'est, somme toute, le contraire même de l'humilité. La fierté était sociale, on ne la pratiquait pas collective. Aujourd'hui, on associe la fierté à la bravoure, au courage d'un humain face à une situation difficile qu'il a réussit à surmonter pour son propre bien. En contre-partie de cet effort, il peut ressentir une fierté. On lui dit d'ailleurs qu'il doit être fier de ce qu'il a accomplit. Pourquoi ce changement aussi drastique dans la manière de percevoir une émotion. Est-ce que le sens du mieux fierté à changer? Non. C'est le même. Pourquoi a-t-il perdu de son sens péjoratif? Parce que l'humain cherche à rationaliser ses bas instincts. On a changer la manière dont on vit notre vie. On doit mériter des émotions et des sentiments qui nous permettent d'exposer notre outrecuidance, sans craindre le mauvais regard des autres.
Intéressant aussi de constater à quel point le mot fierté est dorénavant associer au capital. Si tu travailles fort, tu peux être fier tu salaire que tu empoches. On permet le bombage de torse parce qu'on a accomplit une tâche? Celui qui travaille en échange de capital économique ressent de la fierté, celui qui travaille en échange de rien est... humble, mais ne réussira jamais dans la vie. La fierté renferme un effet pervers très évident selon moi : la prétention. La prétention de savoir ce qu'il faut faire, alors qu'à vrai dire, on n'en a aucune idée. Et ça, c'est très intéressant... parce que ça rejoint l'idée de la maxime "être fier comme un coq". Le coq chante fièrement son cocorico matinal, il en ressort une grande fierté, mais à vrai dire "who gives a shit?" Qu'est-ce qui nous dit que c'est la bonne chose à faire? Le coq fait preuve d'une totale ignorance là-dedans. Ironiquement, le coq a toujours été un symbole de virilité, de férocité, de puissance. Le fait qu'on l'associe à la fierté encore aujourd'hui confirme l'héritage de ce mot.
Personnellement, non, je ne suis pas fier lorsque je travaille pour payer mes études. Et je ne retirerai aucune fierté lorsque je travaillerai pour faire vivre ma famille. Il n'y a aucune fierté à retirer là-dedans, au contraire, je ressent plutôt un profond dégoût de constater que pour étudier, je dois travailler et que pour faire vivre ma famille, je dois travailler. Je ne suis pas paresseux, j'aime travailler, j'adore ça même, je rencontre des gens incroyables qui me permettent de devenir une meilleure personne. Ceci me rend fier. D'associer ce que je fais à ce que je reçois et à ce que je peux recevoir en retour de mon gain à la fierté, ça me donne le goût de vomir.
J'espère maintenant que vous allez cesser de me casser les oreilles avec votre narcissisme à labeur, j'ai guère plus d'intérêt envers ceci qu'envers votre coup de poignet du dimanche après-midi. :)
Jeu 17 Mai - 11:32 par Jo