Shit tuna that ILMOTOVous savez, pour chialer sur un sujet, il faut avoir l'esprit critique. Pour avoir cet esprit critique, il faut s'informer. Et s'informer veut surtout souvent dire lire des torchons, ou de la shit tuna, si vous voulez. Le sondeur du Journal de Montréal, Jean-Marc Léger, a décider d'
interpréter les résultats d'un sondage que sa firme a effectué en décembre dernier sur la tranche de population des 18-24 ans, aka nous autres. Avec des statistiques pas mal peu concluantes, ils nous affirment que bin, on est des YOLOs (on est mortel). Je me permets donc de qualifié cette chronique de "shit tuna that ILMOTO" (It lives more than once). Parce que oui, malheureusement, ce genre d'anti-Pulitzer nourrit notre braise collective, je fais évidement référence à l'état végétatif que nous confère ces défequeurs (je me permets l'emploi d'un nouveau mot).
Parce que vous voyez, quand on présente des statistiques de manière à faire valoir son point de vue, c'est facile de se créer des imaginaires et de se bourrer la fraise dedans. "33% des jeunes trouvent leur patron incompétent", ça sonne mieux que "67% des jeunes trouvent leur patron compétent". Parce que tsé, c'est quand même impressionnant, compte tenu du fait que les emplois des jeunes sont quoi? McDonald, Provigo, genre? Disons qu'on est loin du professionnalisme rencontrés par le PDG d'une grande entreprise, non? Soyons francs aussi, sur les 33% de patrons incompétents, combien le sont réellement incompétents? J'imagine que ça importe peu, parce que le but de la chronique, c'est de blaster le jeune pourri gâté. "48% des jeunes trouvent leur travail ennuyant" et je crois que ça augmente par tranche d'âge. ^^ "58% des jeunes envisagent de changer d'emploi d'ici 3 ans", c'est effectivement l'objectif de carrière de plusieurs étudiants, un emploi temporaire pour payer ses - hum hum - frais de scolarité très élevé - hum hum. Je m'imagine très mal payer mon salaire annuel en études sans espoir d'un jour pouvoir obtenir un meilleur emploi... Enfin, dernier point, celui du salaire. 51% des jeunes entre 18 et 24 ans veulent obtenir un bon salaire. J'imagine que plusieurs d'entre eux entrent sur le marché du travail à temps plein et désirent obtenir une rémunération suffisante, parce que, eh bien, l'espoir de grimper n'est plus tellement là. On peut faire dire ce qu'on veut aux statistiques, mais de là à ne prendre aucunement en considération le contexte social du sujet d'étude, c'est poussé la démagogie à un tout autre niveau.
- Jean-Marc Léger a écrit:
- L’employeur: «Nous vous avons choisi pour le poste dans l’entreprise.»
L’employé: «Pas si vite. Je veux travailler trois jours semaine, prendre congé quand j’en ai besoin, travailler de la maison à l’occasion, avoir accès aux dernières technologies mobiles et choisir mon équipe de travail et mon patron.»
L’employeur: «C’est tout?»
L’employé: «J’ai besoin d’un salaire de départ de 100 000 $, des avantages sociaux, accès à un médecin familial et à un régime avantageux de placements.»
L’employeur: «Cela prendra au moins cinq ans pour obtenir ces avantages.»
L’employé: «D’accord. Je reviendrai dans cinq ans.»
C’est peut-être une boutade, mais c’est de plus en plus vrai. Ce ne seront plus les entreprises qui choisiront leurs employés, mais plutôt les employés qui choisiront leur entreprise
Écoute man, on va se parler franchement là... Cette situation-là... man... c'est jamais arrivé. Et ça n'arrivera jamais. C'est de la pure fiction qui ne sert qu'à une seule chose : prouver le point que tu t'es inventé. "C’est peut-être une boutade, mais c’est de plus en plus vrai." Non, ce n'est pas de plus en plus vrai, c'est juste... con.
- Jean-Marc Léger a écrit:
- Ce sont les travailleurs qui prendront le pouvoir, car ils seront plus exigeants, plus mobiles et plus infidèles, tout en étant plus efficaces et plus rentables pour l’entreprise.
Hahahaha! Ça, c'est mon point favori du texte. Jamais dans l'histoire, l'écart entre les salaires et conditions de vie des employés et des chefs d'entreprise n'a atteint un tel niveau. Les travailleurs n'ont jamais le pouvoir et ils ne l'auront jamais sous un système capitaliste. Ce n'est pas un discours anti-capitaliste, au contraire, c'est une description même du capitalisme. La propriété privée des moyens de production est l'essence même du moteur capitaliste (autant économique, que politique, que symbolique, que social). Le politique, il en a aucun le travailleur. Ne t'inquiète pas, celui qui se fait tenir par les couilles, c'est encore le travailleur...
Bref, pour un gars qui semble reproché à la génération YOLO de manquer de compétence, c'était un texte très ironique. Aussi, pour un gars qui semble si inquiet quant à la motivation et la qualification des travailleurs de la nouvelle génération, y'était pas si hot que ça quand venait le temps de discuter des jeunes qui luttaient au nom de l'accessibilité aux études supérieures.
Mar 29 Jan - 15:23 par @Sam_Desbiens7