Comprendre la déviance sociale

Comprendre la déviance sociale

Ce texte a pour but de vous ouvrir les yeux sur une branche de notre société plutôt incomprise, soit celle de la déviance. Je m'y lance sans prétention, simplement un point de vue (appuyer par des faits, évidemment). Je suis qui? Je suis un étudiant universitaire qui amorce sa 3e année dans l'optique d'obtenir un baccalauréat arts spécialisé approfondi en psychologie avec une mineur en sociologie. Je souhaite ensuite poursuivre mes études en recherche dans le domaine des neurosciences du comportement. Je suis donc assez loin d'être un expert dans un domaine en particulier. Disons que présentement, il s'agit d'une passion.

Peu importe la société dans laquelle vous vivez, peu importe la manière dont vous étendez sa définition (société occidentale, société canadienne, société québécoise, société rimouskoise, etc.), celle-ci sera composée de deux éléments : la normalité et la déviance. Il ne faut toutefois pas croire que l'un exclus l'autre, on parle plutôt d'une relation d'intensité plus qu'une réponse binaire. La ligne entre la normalité et la déviance n'existe pas vraiment, les zones grises ont extrêmement utilisées et l'explication est essentielle à la bonne compréhension du phénomène. La normalité se définit comme étant une entente des membres de la société sur les comportements qui sont acceptés et ceux qui ne le sont pas. Ainsi, au Québec, par exemple, il est normal de se promener en public avec une certaine pudeur. Il est anormal de se promener nu en public, c'est même proscrit par la loi. La loi est un bon indice des normes sociales, mais il n'en n'est pas une finalité. Si un comportement est proscrit par la loi, il est fort probablement considéré comme un comportement déviant. On constate certaines exceptions, cracher par terre, par exemple, un comportement proscrit, mais pas vraiment anormal aux yeux de la société. Cela dit, lorsqu'on parle de normalité, on va surtout se pencher sur les normes sociales, ou si vous voulez, sur les lois non-écrites de la société. Si on reprend l'exemple de l'habillement en public, est-ce que le g-string est normal, anormal? L'est-il plus sur une plage? Dans une église? Vous voyez que les comportements font souvent appel à une réflexion sur leur nature normal. Certaines personnes n'y voit pas d'anormalité, d'autres oui. L'endroit où le comportement est effectué peut influencer son degré de normalité/anormalité. On nage ainsi dans l'abstrait. Mon but à moi, personnellement, ce n'est pas de porter un jugement de valeur, mais bien de constater les rapports de valeur. Je dois m'éliminer en tant que biais. Par exemple, si moi, je vois les chevilles d'une fille, je ne vais pas considéré cela comme un comportement anormal, mais dans certaines sociétés, il s'agit d'un comportement sexuel provocateur et plutôt anormal. Je ne suis donc pas la finalité de la normalité, ce n'est pas moi qui la définit, c'est la société qui se définit elle-même la normalité.

La déviance
La déviance peut ainsi se voir comme étant l'opposé de la normalité. Mais comment la visualisée? L'erreur serait de voir les deux concepts comme deux pôles. La meilleure manière d'illustrer la déviance, c'est avec les mathématiques. Je vais utiliser ce qu'on appelle en jargon mathématique une cloche gaussienne, aussi connue sous le nom de loi normale. La manière dont ça fonctionne : supposons que j'étudie un comportement x, je veux savoir combien de gens adopte ce comportement et à quelle intensité. Je vais donc noter ceux-ci et ensuite compiler mes résultats. J'obtiens un tableau comme ceci. Plus la courbe est élevée, plus j'ai observé cette intensité de comportement souvent. Le comportement normal est donc celui qui est le plus récurrent. On comprend donc que plus on s'éloigne de l'intensité normale, moins il y a de gens chez qui j'ai observé ce degré d'intensité. Ce degré d'intensité est donc de plus en plus anormale.

Comprendre la déviance sociale MMR_3D_loi_de_Gauss_

Comprendre la déviance sociale MMR_3D_loi_de_Gauss_

Habituellement, on conceptualise la normalité en 2D. Moi, je préfère en 3D, parce qu'un comportement peut prendre des directions tellement différentes que je favorise l'infini de possibilités à 2 possibilités. Utilisons un exemple : combien de temps par jour pensez-vous au sexe. On va arriver avec un chiffre normal, celui qui revient le plus souvent, disons 3 heures (j'en ai aucune idée, en vrai). Penser une heure au sexe par jour, c'est normal pour cette société. Bon, je me rend compte qu'il y a du monde qui répondent 30 secondes, 1 minute, 3 minutes, d'autres qui me répondent 9 heures, 15 heures, 23 heures. Ce sont des réponses anormales que j'ai en peu de nombre, je peux donc comprendre qu'ils sont anormaux, déviants. Ce sont donc ces comportements qui seront observés. Mon rôle ici n'est pas de dire "ces gens sont obsédés par le sexe ou ces gens sont plates en criss", mon rôle, c'est plutôt de dire "pourquoi est-ce que ces gens-là sont si peu nombreux? Qu'est-ce qui fait qu'ils sont différents des autres, qu'ils dévient de la norme de la société?". Je peux aussi m'intéresser à ceux qui se trouvent dans la zone grise. Où je trace ma ligne entre la déviance et la normalité? Est-ce que quelqu'un qui pense 5 heures au sexe est déviant ou normal? Si je trace ma ligne à 5h30, ceux qui pensent 5h29 au sexe sont normaux et ceux qui y pensent 5h31 sont déviants? Vous comprendrez que la ligne devient plutôt difficile à tracer et que les facteurs d'inclusions et d'exclusions sont plutôt arbitraires. Selon ce que vous visez, vous pouvez définir la déviance comme étant 1% des individus, ou 5%, ou 10%, ça dépend de vous et de ce que vous voulez étudier aussi. De plus, la déviance ne se mesurent pas uniquement qu'en chiffre. Bien que ce soit la méthode la plus facile à calculer et à prouver, elle n'est pas toujours la meilleure. Par exemple, dans la société nord-américaine, les relations extra-conjugales sont mal vues, ce n'est pas conforme à la normalité. Toutefois, le pourcentage d'hommes/femmes infidèles en Amérique du Nord se situe autour de 20% (croyez moi sur parole, genre). 20% n'est plus une déviance statistique, pourtant, il s'agit d'une déviance sociale. Il est donc important de prendre en perspective le comportement que l'on veut étudier et surtout, utiliser sa logique, son esprit critique. Toujours en gardant à l'esprit que l'objectivité doit primer.

Pourquoi l'étude de la déviance?
Le concept est donc flou, l'idée de la déviance n'est pas très précise, ce qui fait en sorte que le sujet d'étude est, disons, plutôt complexe. Il est important de bien définir ce qu'on entend par déviance, par normalité, par acceptabilité, parce que c'est relatif non seulement au comportement, mais aussi à la société et à celui qui l'étudie (bien qu'on souhaite évité ce dernier). Réside toutefois une question : pourquoi on veut étudier la déviance, dans quel but? Par curiosité, la plupart du temps. Un phénomène se produit, il diffère des autres, pourquoi diffère-t-il des autres, il s'agit là du processus qui mène à la majorité des recherches, pas seulement en sciences sociales, mais dans tous les domaines scientifiques. Parfois, le but est d'ouvrir les yeux à la société sur un tout nouveau monde, sur une nouvelle réalité, afin d'élargir le niveau de tolérance. Parfois l'intérêt est économique (une compagnie veut comprendre le comportement d'un enfant turbulent pour développer un nouveau médicament), parfois il est social (on cherche à réduire le nombre d'agression sexuelle dans un quartier). Bref, l'étude de la déviance peut être justifiée par plusieurs raisons, certaines plus nobles que d'autres, si vous voulez mon avis, mais ça, c'est le seul jugement de valeur que je vais me permettre ici. ^^ Pour ma part, il s'agit là d'une pure curiosité à savoir pourquoi est-ce que certaines personnes agissent différemment. Ça ouvre l'esprit, ça permet de trouver des solutions potentiels à des problèmes qu'on attaque mal et ça fait réfléchir sur la nature humaine (j'aime la psychologie aussi, ne l'oubliez pas!).

Pour l'instant, je vais arrêter là, mais ce n'est qu'un début et je n'ai pas fini d'écrire sur le sujet. C'était pour vous donner une idée du sujet, mais j'ai l'intention de développer sur les déviants plus spécifiques. Pourquoi est-ce qu'un déviant est dévient? Comment est-ce qu'un déviant se perçoit? Comment perçoit-il la société? Comment est-ce qu'une étude peut mener à des solutions? Bref, j'ai plein d'idées à partager. Aussi, si vous avez des questions, n'hésitez pas, je vais répondre au mieux de mes connaissances. Si vous avez des propositions aussi, partagez-les, j'adore ça!

Très intéressant!

Pour être sûr, tout ce qui va un peu à l'encontre des normes de la société (qui diffèrent selon la société) est considéré comme un comportement déviant? Est-ce qu'un jeune de 16 ans qui ne va pas sur Facebook serait condéré comme déviant?

En quelque sorte oui, parce que la norme établie par la société, c'est d'être sur Facebook. En 2012, si tu n'es pas sur Facebook, on a de la difficulté à te croire. Mais il faut comprendre qu'être déviant n'est pas nécessairement quelque chose de négatif ou de nuisible à la société, au contraire.

Il faut aussi prendre le tout en perspective. Un comportement social est la conséquence d'un autre comportement social, on peut donc expliquer un comportement déviant par des phénomènes sociaux. Pourquoi est-ce qu'un jeune de 16 ans ne va pas sur Facebook? Ça peut être aussi simple que : il vit dans un famille défavorisé qui n'a pas d'ordinateurs.

Il faut aussi se le dire, il n'y a pas qu'un seul type de déviance. Un jeune de 16 ans qui ne va pas sur Facebook, ce n'est pas la même type de déviance qu'un pédophile ou qu'une personne handicapée physiquement. J'ai l'intention d'en parler des différents types de déviance, ça aide beaucoup à comprendre le phénomène. Aussi, il faut comprendre que ne pas aller sur Facebook, ce n'est pas un problème social, ce n'est pas un enjeu de société, en fait, ça ne change pas vraiment la vie de personne. Le niveau de tolérance de la société est donc beaucoup plus grand.

Moi, la deviance, c'est de contourné un sujet qui te rends malalaise, je me trompe?

Mettons... quand j'ai oublié d'enlever l'historique sur l'ordinateur quand j'avais 13 ans, ma mère l'a su. Je ne voulais pas lui en parler donc j'ai COMPLÈTEMENT changé ma façon d'agir. (Alller dans ma chambre sans aucune raison quand j'y vais jamais par moi meme, de pas sortir de là de la soirée puisque j'avais honte, etc)

@jaybezeau94 a écrit:: Moi, la deviance, c'est de contourné un sujet qui te rends malalaise, je me trompe?

Mettons... quand j'ai oublié d'enlever l'historique sur l'ordinateur quand j'avais 13 ans, ma mère l'a su. Je ne voulais pas lui en parler donc j'ai COMPLÈTEMENT changé ma façon d'agir. (Alller dans ma chambre sans aucune raison quand j'y vais jamais par moi meme, de pas sortir de là de la soirée puisque j'avais honte, etc)

T'as pas lu le texte, hein? ^^

Ça c'est typiquement du genre à Jay... ^^

De quoi c'est du typique? ^^

Et Marc, pour vrai, non. Je le fais presentement.

Intéressant ! Continue tes recherches, t'es organisé et responsable, tu peux aller loin ^^

So, lâche pas pis oublie pas de nous pondre d'autres articles !

Tяιsтαn21 a écrit:: Intéressant ! Continue tes recherches, t'es organisé et responsable, tu peux aller loin ^^

So, lâche pas pis oublie pas de nous pondre d'autres articles !

Merci! Je compte bien m'inspirer de ces théories pour mes recherches futures. Parfois, il faut regarder le monde qui nous entoure pour se comprendre ce soi-même!